Pucerons

18 févr, 2021 à 12h15
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Qu’est-ce qu’on appelle pucerons?

Les pucerons ou aphides (Aphidoidea) sont, à côté des escargots, les parasites des plantes les plus courants et appartiennent avec les cochenilles, les poux farineux et les mouches blanches au groupe des pucerons des plantes. Le nom scientifique correct de ce groupe d’insectes est en réalité les aphides qui est le groupe le plus important parmi les pucerons des plantes avec environ 650 espèces indigènes.

Comment reconnaître les pucerons?

Les pucerons ne mesurent que quelques millimètres et selon les espèces, ils sont verts, brun rouge ou brun noir. Ces insectes à corps mou, partiellement pourvus d’ailes vivent soit en grandes colonies ou en petits groupes sur leurs plantes-hôtes, principalement sur les jeunes feuilles et sur les pointes tendre des pousses. Avec leur trompe d’aspiration, ils percent les cellules végétales et aspirent la sève qui contient du sucre. Ils rejettent cependant une grande partie de ce jus sucré car ils ont surtout besoin de sa très faible teneur en protéines pour vivre. Ce qu’on appelle le miellat recouvre la plante-hôte d’une pellicule collante qui est un symptôme fiable d’une infestation par un parasite.

Souvent, des champignons qu’on appelle de la fumagine s’installent sur les dépôts plus anciens. Ils ne causent certes pas de dégâts sur la plante mais forment un tapis de moisissure duveteuse noire inesthétique. Par ailleurs, le miellat frais attire les fourmis: ces dernières traient littéralement les pucerons et les défendent même contre les coccinelles et d’autres prédateurs. Un autre problème de l’infestation par les pucerons est le fait que les pucerons capables de voler contribuent à la propagation de maladies virales dans le jardin en s’installant sur de nouvelles plantes, par exemple sur des arbres fruitiers ou des vivaces. Pendant les débuts d’été secs et chauds, les pucerons peuvent se reproduire massivement.

Pucerons fourmis
Les fourmis traient les pucerons et les protègent contre leurs prédateurs naturels.

Parmi les représentants les fréquents dans nos jardins, on trouve le puceron vert du rosier (Macrosiphum rosae, notamment sur les rosiers, les pommiers, les poiriers, les fraises), le puceron noir de la fève (Aphis fabae, notamment sur les haricots, les pommes de terre, les navets, les Boules de neige et les fusains), le puceron lanigère du pommier (Eriosoma lanigerum, sur les pommiers, les poiriers et les cognassiers), le puceron vert du pêcher (Myzus persicae, notamment sur les pêchers, les pruniers et les mirabelliers ainsi que sur diverses espèces de légumes et de mauvaises herbes, le puceron vert du pommier (Aphidula pomi, sur les pommiers et les poiriers) et le puceron vert des épicéas (Liosomaphis abietinum, sur certaines espèces d’épicéas et de sapins).

Comment vivent les pucerons?

Presque toutes les espèces de pucerons passent l’hiver à l’état d’œufs sur les plantes-hôtes et se reproduisent au printemps après l’éclosion, d’abord de manière asexuée. De cette manière, ils produisent de nombreux descendants dans un court délai. Cela dure environ une semaine jusqu’à ce que la formation d’une nouvelle génération arrivée à maturité sexuelle soit terminée. Après plusieurs générations apparaissent alors les premiers descendants ailés qui colonisent de nouvelles plantes de la même espèce ou, comme dans le cas du puceron noir de la fève qui change de plante-hôte, ne s’installent qu’à la fin de la saison sur leurs hôtes d’hiver, la viorne commune (Viburnum opulus) et le buis (Euonymus europaeus). D’une manière générale, les pucerons ailés ne peuvent se reproduire que de manière sexuée.

Comment peut-on prévenir l’apparition des pucerons?
Pucerons coccinelles
Les pucerons et leur prédateur numéro 1: la coccinelle

La meilleure prévention contre les pucerons est de gérer son jardin dans le respect de la nature et d’éviter d’importants groupes de plantes de la même espèce . Associez par exemple vos roses avec différentes vivaces et organisez votre potager en tant que culture mixte. En règle générale: une plante saine qui reçoit un apport suffisant en nutriments, en eau et en lumière est moins susceptible d’être infestée. En revanche, une plante excessivement fertilisée, placée au mauvais endroit ou maladive sera volontiers colonisée par des pucerons. Evitez donc fondamentalement d’apporter trop d’engrais azoté car les pucerons profitent eux aussi d’une sève plus riche. Il est aussi utile de renoncer à des buissons d’ornement qui sont souvent infestés par les pucerons, comme par exemple le chèvrefeuille (Lonicera) ou le jasmin du paysan.

Veillez à ce que les ennemis naturels des pucerons comme les chrysopes, les coccinelles, les pyrales de la farine, les syrphides et d’autres insectes utiles se trouvent dans votre jardin suffisamment de possibilités de nidification, par exemple en créant des haies de bois mort ou en installant des boîtes à chrysopes ou un hôtel à insectes. Si ces chasseurs de pucerons se sentent bien dans votre jardin, l’infestation par les pucerons après une première invasion diminue généralement de manière visible au printemps ou au début de l’été suivants. La raison: En raison de l’abondance de nourriture, les insectes utiles se reproduisent aussi fortement. En été s’installe un équilibre dont un jardinier amateur s’accommode bien.

Pour prévenir une infestation par les pucerons, la pulvérisation dite de débourrement des arbres fruitiers et d’autres arbustes a fait ses preuves. Dès que les bourgeons se gonflent et qu’on aperçoit les premières pointes des feuilles, les plantes seront traitées soigneusement avec un produit de débourrage qui épargne les insectes utiles, comme par exemple Promanal. Le principe actif de l’huile de colza pénètre jusqu’aux plus petites fissures de l’écorce et recouvre les œufs de pucerons et des autres parasites en hibernation d’un mince film d’huile ce qui les fait mourir.

Comment lutter contre les pucerons?

Pour lutter contre les pucerons, renoncez si possible aux insecticides chimiques car vous éliminez avec eux non seulement les pucerons mais aussi de nombreux insectes utiles. Les colonies de pucerons sur certaines plantes comme les arbustes fruitiers ou les roses peuvent être éliminées avec un puissant jet d’eau. Les pucerons incapables de voler sont relativement immobiles et arrivent à peine à se déplacer sur des distances de 20 à 30 centimètres sur le sol. La possibilité qu’ils réinfestent les plantes est donc extrêmement limitée. Si les pousses sont déjà fortement endommagées, vous devez les couper et les jeter avec les pucerons qui s’y trouvent.

Des pansements spécifiques contenant des insecticides agissent après application contre les pucerons pendant deux mois (par exemple les pansements anti-pucerons ou les pansements pour rosier de Celaflor). Ils se posent autour de la tige des plantes et libèrent leur agent actifs dans la sève qui est absorbée à son tour par les pucerons.

Arroser au jet les plantes
Le lavage des plantes au jet d’eau est une méthode qui a fait ses preuves contre l’infestation par les pucerons.

En cas de reproduction excessive des pucerons, vous pouvez utiliser les préparations de Neem qui épargnent les insectes utiles (par exemple Schädlingfrei de Neem) ou des produits à base d’huile de colza ou de savon de potasse (par example Blattlausfrei de Neudosan). Les préparations bouchent les organes respiratoires des pucerons qu’on appelle les trachées qui provoquent l’étouffement des insectes au bout d’un moment. Pour éliminer le maximum d’insectes nuisibles, il est important de pulvériser les plantes soigneusement de tous les côtés. Les meilleurs remèdes maison contre les pucerons sont par ailleurs obtenus avec une savonneuse que vous pouvez faire vous-même. On recommande aussi souvent un purin d’orties. Pour cela, on fait macérer un kilo de feuilles d’orties pendant 24 heures dans cinq à dix litres d’eau. Des tests de l’Institut Fédéral de Biologie ont toutefois démontré que cette solution n’a qu’un taux de réussite de 30 pour cent. Et que cela correspond exactement à celui de l’eau pure.

Capucines sous un pommier
Capucines et autres fleurs d’été sous un pommier: Cela n’est pas d’une grande aide contre les pucerons.

Pour éloigner les pucerons des arbres fruitiers, on recommande souvent, de planter au pied des arbres destitlecapucines qui détourneront les insectes des arbres. C’est une erreur largement répandue: Il s’agit en effet de deux espèces différentes de pucerons qui ne changent pas de plantes-hôtes. Il n’est pas absolument nécessaire d’intervenir immédiatement si des pucerons apparaissent sur les plantes. La plupart du temps, des insectes utiles apparaissent peu après en nombre suffisant pour qu’un équilibre naturel se mette en place. La plupart des plantes supportent une légère infestation.

Pucerons sur des plantes en pot et d’appartement

S’il y a peu de pucerons sur la plante en pot, on peut souvent les retirer facilement avec les doigts ou les éliminer avec de l’eau savonneuse. Si vous utilisez un produit de pulvérisation en cas d’infestation plus importante, il faut procéder en plusieurs fois à plusieurs jours de distance pour que les insectes qui écloront plus tard soient aussi visés. Une autre solution est d’utiliser des granulés qui seront intégrés à la terre de surface et dont les agents actifs sont absorbés par les plantes par le biais de l’eau d’arrosage. Les pucerons absorbent alors les agents actifs en se nourrissant et en meurent. Ces produits sont disponibles dans les jardineries courantes. Ils ne doivent cependant pas être utilisés pour les plantes à fleurs dont les fleurs sont visitées par des insectes utiles car ces derniers peuvent aussi être empoisonnés; La lutte contre les pucerons avec des bâtonnets a aussi fait ses preuves (par exemple Lizetan, Careo ou Axoris). On les plante simplement dans la terre où elles libèrent leur agent actif pendant un certain temps sur les racines de la plante. Les insectes suceurs sont donc empoisonnés par la sève de la même manière qu’avec le pansement pour rosiers. Important: Utiliser des produits systémiques qui agissent par le biais des racines exclusivement pour les plantes d’ornement, car les fruits et les légumes ne sont plus comestibles après un tel traitement.