Escargots, limaces
Les propriétaires de jardin ne peuvent pas le plus souvent échapper à la question des limaces et de leur contrôle. Escargot de Bourgogne, escargot ou limace, dès que le temps est humide, ils émergent en masse de leurs cachettes pour explorer le jardin. Les escargots comme l’escargot de Bourgogne (Helix pomatia), l’escargot des jardins (Cepaea hortensis) ou l’escargot des bois (Cepaea nemoralis) ne sont pas en fait considérés comme des nuisibles, car ils font peu de dégâts au jardin. L’escargot de Bourgogne se révèle même très utile, en ce qui concerne la lutte contre les nuisibles, car il mange les œufs des importunes limaces.
Ce sont surtout les limaces qui donnent du fil à retordre aux jardiniers. En font notamment partie la grande limace (Arion ater), qui mesure environ 10 à 15 centimètres, de couleur rougeâtre, marron ou noire, la limace des jardins (Arion hortensis) de 2,5 à 3 centimètres, de couleur jaunâtre à noire, ainsi que la loche laiteuse (Deroceras reticulatum), d’environ 3,5 à 5 centimètres et qui se caractérise par un corps marron ou gris, tacheté comme un treillis. Les experts en limaces le savent : « Les petites loches laiteuses sortent dès que le sol n’est plus gelé, donc, selon le temps, à partir de janvier. Les limaces, seulement à partir d’avril. »
Même si les limaces ne sont en principe pas des visiteurs bienvenus au jardin, elles font partie de l’écosystème naturel et ont une fonction tout à fait utile. Car les mollusques ne se nourrissent pas seulement des délicieuses feuilles de salade ou des fleurs, mais également des parties de plantes en décomposition ou des petits animaux morts.
Le sujet des limaces échauffe même les jardiniers qui, normalement, gardent leur calme face aux caprices de la nature. Le préjudice au portemonnaie est trop grand, la vue est trop frustrante lorsque les salades plantées avec soin ont disparu ou qu’il ne reste des pieds d’alouette plus que des tiges tristes. Lorsque les limaces surgissent, c’est la plupart du temps en masse, souvent la nuit et par temps de pluie. Dans les régions humides ou les années très pluvieuses, les limaces trouvent des conditions si favorables qu’elles deviennent vite un fléau et dévorent des récoltes entières ou des massifs fleuris. C’est pourquoi ces omnivores sont un vrai problème pour les jardiniers amateurs. Bien que les limaces mangent aussi les parties de plantes mortes, elles ne doivent pas non plus être tolérées sur le tas de déchets végétaux ou de compost, car elles s’y reproduisent très fortement et émigrent ensuite au jardin. Chaque limace pond jusqu’à 400 œufs dans des petites cavités dans le sol.
Les plus gros dégâts sont causés par les discrètes représentantes gris-marron, de seulement un peu plus d’un centimètre de long de la famille des limaces champêtres (Agriolimacidae), la grande loche rouge (Arion rufus) d’environ 7 à 14 centimètres de long et les limaces espagnoles (Arion vulgaris) de même taille et à l’aspect trompeusement semblable. Jusqu’à il y a peu d’années encore, on supposait qu’elles avaient été introduites du sud de l’Europe. Entretemps cependant, la plupart des scientifiques supposent que ces limaces sont présentes ici depuis longtemps, mais, à la faveur du changement des conditions climatiques, ont pris le dessus et évincé de plus en plus les limaces noires.
Les limaces espagnoles sont, en ce qui concerne leur nourriture, beaucoup moins difficiles que les limaces indigènes et aussi plus résistantes au soleil et à la sécheresse. Les chasseurs naturels de limaces comme le hérisson et les crapauds dédaignent la limace espagnole car elle produit beaucoup de bave et a un goût amer. Et en plus, elle est très mobile pour une limace : son rayon d’action va quand même jusqu’à 15 mètres par jour ! C’est ainsi que cet omnivore, à peine différenciable des autres limaces pour les amateurs, s’impose de plus en plus.
Tous les jardiniers amateurs reconnaissent au premier coup d’œil les dégâts causés par les limaces: les limaces actives la nuit mangent les feuilles à partir du bord, mais laissent aussi souvent des trous dans les plantes. Les traces de bave prouvent leur présence de façon infaillible.
Chasser les limaces durablement et en respectant l’environnement demande beaucoup de patience et de calme. Certes, les gelées hivernales déciment sans cesse les limaces dans leurs cavités souterraines, mais leurs œufs y survivent même par les températures les plus basses. Mais avec un programme spécial d’entretien du jardin, vous pouvez faire en sorte que les limaces voraces ne prennent pas le dessus au jardin. Un travail du sol régulier par exemple permet de limiter le fléau. Si la terre est finement grumeleuse, il n’y a pas d’espaces creux ou de grosses mottes dans lesquels les jeunes limaces peuvent se cacher. Aussi, ne bêchez pas le jardin à l’automne si possible, les limaces pondent en effet volontiers leurs œufs dans les cavités. A la place, en hiver, travaillez en profondeur un sol en friche, à grosses mottes, avec un cultivateur. Lorsque à cette occasion les œufs de limace remontent à la surface, ils gèlent, sèchent ou sont mangés par les oiseaux. Si en outre, vous émiettez régulièrement pendant la saison les 20 centimètres supérieures du sol à la pioche ou au cultivateur, vous détruisez de nombreuses cachettes, puisque les limaces ne peuvent pas creuser elles-mêmes. Grâce à l’amélioration du sol avec du sable ou du compost, les sols argileux deviennent finement grumeleux à long terme et n’offrent plus aux limaces les conditions de vie idéales.
Au début du printemps, déblayez le vieux paillis d’écorce et compostez-le avec des matières sans azote (tonte de gazon ou accélérateur de compost). Avec le paillis, vous éliminez de nombreux œufs de limace du carré, ils meurent sous l’effet des températures élevées de fermentation du compost. Etalez de nouvelles couches de paillis aussi fines que possible. Utilisez de préférence de l’écorce de conifère fraîche, hachée, car les limaces ne s’y sentent pas bien.
Dans cette vidéo, nous vous dévoilons 5 conseils précieux pour combattre les limaces.
Pour combattre efficacement les limaces, des mesures occasionnelles ne suffisent pas. Ce qui compte, c’est une stratégie globale qui rend la vie dure aux limaces toute l’année. Dans les jardins potagers, les massifs surélevés rendent les plantes plus difficilement accessibles pour les nuisibles. Un rang de sarriette ou de camomille peut servir de barrière anti-limaces naturelle, toutefois seulement avec un effet limité. Couvrir le sol de fougères, de feuilles de tomate ou d’aiguilles de sapin vertes éloignerait aussi les limaces. Un extrait d’hépatiques était vanté il y a encore quelques années comme le produit répulsif ultime. Comme les limaces éviteraient les hépatiques, supposait-on, les composants devaient pouvoir protéger aussi d’autres plantes des mollusques voraces. Cela ne s’est malheureusement pas confirmé dans de récents essais.
Barrières anti-limaces
Les barrières anti-limaces sont recommandées uniquement au potager pour des raisons esthétiques. A cause des coûts élevés, n’entourez que quelques carrés de laitues ou autres végétaux prisés par les limaces. Que ce soit du béton, du plastique ou de la tôle d’acier, le principe est le même pour presque tous les modèles: l’arête supérieure de la clôture est conçue de telle façon que les limaces ne peuvent pas la surmonter. Dans le cas des clôtures en tôle d’acier, elle est coudée, dans l’angle pointu, vers le bas (maximum 60°), dans le cas des clôtures en plastique, elle est par exemple à l’horizontal et piquée de chevilles en plastique qui ne donnent pas de maintien aux limaces.
Les différents éléments d’une barrière anti-limaces doivent être assemblés sans trous dans les coins et la clôture doit être enfouie à au moins 5 centimètres de profondeur dans le sol. Par ailleurs, les grandes plantes retombantes ne doivent pas former de ponts qui permettent aux limaces d’accéder au carré. Attention avec les barrières anti-limaces en grillage fin: elles n’offrent pas une protection à 100% contre les petites limaces.
Il existe aussi des clôtures électriques basse tension avec deux fils métalliques parallèles. L’inconvénient de ces constructions est l’important travail de maintenance car les courts-circuits se produisent facilement en raison du contact avec la terre et de l’humidité. Certains modèles utilisent aussi l’effet dit galvanique. Ils sont soit dotés de deux fils parallèles ou fabriqués avec des tôles superposées en métaux différents (par exemple tôle en zinc avec bande de cuivre collée). Dès qu’une limace entre en contact avec les deux métaux différents, un faible courant passe qui lui fait faire demi-tour.
Pâte anti-limaces
La pâte anti-limaces translucide est facile à étaler le long des bords des pots ou des murs. Elle tient les limaces à l’écart grâce à des substances parfumées spécifiques et agit pendant plusieurs semaines même par temps humide. Elle agit purement physiquement et ne contient aucune substance toxique.
Anneaux de protection
Les anneaux de protection autour des plantes particulièrement menacées sont une autre possibilité de tenir les limaces à distance. Epandez en plus un peu de sciure de conifères ou de poudre de roche. Toutefois, la première pluie forte annule l’effet en grande partie de sorte qu’il faut sans cesse renouveler les anneaux. Le sable grossier agit un peu plus longtemps. Le calcaire est également approprié pour lutter contre les limaces, mais n’est pas une solution acceptable sur la durée, car, en doses élevées, elle relève fortement le pH du sol.
Aidez les organismes auxiliaires comme les hérissons et les crapauds en leur offrant de nombreux refuges naturels dans le jardin. Certes, ils ne dévorent les limaces espagnoles que dans les cas exceptionnels, mais préfèrent les petites limaces champêtres grises qui font également preuve d’un bon appétit. Créez par exemple des refuges adaptés aux hérissons pour se cacher et hiverner, et, en remerciement, ils s’occuperont des limaces en cherchant de la nourriture la nuit.
Si vous possédez un terrain adapté et si protégez votre potager avec une clôture, faites l’acquisition d’un couple de canards coureurs indiens. Les jolis oiseaux aquatiques sont de fervents exterminateurs d'escargots, mais ils ont besoin d'une occasion de se baigner dans le jardin et ne craignent pas une laitue fraîche. La limace léopard est également un chasseur de limaces efficace. Il s’agit d’une limace prédatrice qui se nourrit essentiellement d’autres limaces et de leur œufs. Si elle ne trouve pas le chemin dans votre jardin toute seule, vous pouvez aussi l’y installer. Les limaces léopard sont même proposées à la vente dans des boutiques en ligne spéciales. Important: N’utilisez en aucun cas des granulés anti-limaces si vous avez des limaces léopard au jardin, ils sont mortels pour elles aussi.
Nématodes
Des vers spéciaux (nématodes) constituent une nouvelle méthode de lutte contre les limaces. Les parasites des limaces sont répandus avec l’eau d’arrosage et, en parasites mortels, pénètrent dans les limaces. Malheureusement, les nématodes n’agissent que contre la loche laiteuse qui représente une faible partie du fléau. Un mauvais dosage conduit aussi souvent à des échecs. De plus, les nématodes n’ont qu’une faible espérance de vie.
Caféine
La caféine est une neurotoxine et peut provoquer un arrêt cardiaque chez les limaces. Cependant, il n’y a pas de fiabilité de l’action de la caféine. Même des essais avec une teneur en caféine très élevée n’ont pas donné une protection suffisante contre ces nuisibles. Comme les cendres, le marc de café disparaît rapidement dans le sol à la première pluie laissant la voie libre aux mollusques gourmands. Les grosses limaces rampent dessus ou même le mangent.
Pièges à bière
Les pièges à bière sont souvent recommandés comme bon tuyau contre les limaces, à tort. D’une part, l’attirance est si forte que même les limaces des jardins voisins viennent, d’autre part, le récipient nécessite un couvercle pour que la bière ne soit pas trop diluée par l’eau de pluie. Quand le temps est sec, il faut souvent ajouter de la bière car elle s’évapore très rapidement. De plus, des études ont montré que le nombre de limaces qui tombaient dans le piège et succombaient était faible. La plupart se délecte d’abord de la bière ensuite des légumes. Le cas échéant, posez des pièges à bière à l’intérieur d’une clôture anti-limaces et de préférence le long des limites du jardin de façon à détourner les limaces des carrés au centre. Autre problème: Les insectes utiles peuvent aussi se noyer dans les récipients remplis de bière.
Sel
Avec le sel, l’effet est immédiat et cela signifie une mort très douloureuse pour les limaces car l’humidité leur est retirée. Couper les limaces avec un ciseau ou un couteau n’est bien sûr pas l’affaire de tout le monde bien qu’il s’agisse de la méthode la plus directe et la plus rapide de les tuer.
Ramassage
Vous pourrez attirer les limaces sous des planches pourries, des tuiles en terre cuite ou de grandes feuilles de plantes posées pendant la nuit à proximité des plantes menacées. Le matin, les nuisibles sont ramassés. «C’est la méthode naturelle la plus efficace contre les loches laiteuses, mais n’est possible vraiment qu’avant la période de végétation», confirment les experts. Car au fil de la saison, les mollusques s’installent confortablement dans les salades et ne les quittent plus. Par contre, les limaces peuvent se ramasser tout au long de l’année, ce qui diminue nettement la population. Un mélange d’une part de croquettes pour chat et quatre parts de son de blé a fait ses preuves comme appât pour ramasser les mollusques dans un carré clos. Il faut faire gonfler le mélange dans l’eau et le répandre ensuite en petits tas.
Conseil: tous ces remèdes maison ne durent que jusqu’à la prochaine pluie et la réussite dépend beaucoup de l’offre de nourriture dans votre jardin. Les limaces ne sont en effet difficiles que lorsqu’elles ont le libre choix. Mais les limaces ne mangent pas toutes les plantes. Il y a beaucoup d’arbustes et quelques vivaces qui restent largement épargnés. Parmi les plantes les plus résistantes aux limaces, il y a les espèces à feuilles velues, dures ou à piquants et aux composants aromatiques. Toutefois, comme toujours les exceptions confirment la règle. Par exemple, sont également considérés comme résistants aux limaces l’ancolie, la véronique,, l’hellébore, le myosotis, le bleuet, l’euphorbe, l’épiaire laineuse, l’aconit, la digitale, l’œillet du poète, la nivéole de printemps, le muguet, les muscaris, la pivoine ainsi que les hortensias. Les limaces ne s’intéressent absolument pas aux graminées et aux fougères.
Vous trouverez ici une aperçu complet des plantes résistantes aux limaces.
La méthode la plus sûre pour combattre les limaces est d’épandre des granulés anti-limaces. La règle est la suivante: plus vous utilisez les préparations tôt dans la saison, plus elles sont efficaces. Si vous décimez la première génération en mars/avril, vous échapperez au plus gros du fléau. Un autre avantage de la lutte précoce: la verdure est encore rare, de sorte que les appâts sont mangés plus volontiers.
Si vous voulez utilisez des granulés anti-limaces, choisissez le produit soigneusement. La substance active méthiocarbe (par exemple Mesurol de Bayer) est une neurotoxine puissante pour les animaux, les limaces meurent immédiatement. Il faut obligatoirement attendre 14 jours avant la récolte et tenir les animaux domestiques éloignés des appâts.
La plupart des préparations de granulés anti-limaces disponibles sur le marché contiennent la substance active métaldéhyde (par exemple Celaflor, Compo, Etisso). Elle détruit les tissus corporels des animaux et provoque une augmentation de la production de bave, car les limaces essaient d’expulser la substance active. Les granulés anti-limaces à la métaldéhyde agissent aussi par temps frais, humide, mais ne résistent pas très bien à la pluie et doivent par conséquent être répandus souvent. Comme des études l’ont montré, notamment par le Centre de recherche biologique allemand, compétent pour l’autorisation des produits phytosanitaires, des quantités même importantes de ces granulés anti-limaces ne provoquent pas d’empoisonnement chez les ennemis naturels des limaces comme le hérisson. Les chiens sont plus sensibles à la métaldéhyde, toutefois uniquement en cas d’ingestion d’importantes quantités. Dans un environnement humide, la substance active est décomposée après quelques jours en eau et gaz carbonique. Les végétaux récoltés peuvent être consommés aussitôt après l’épandage de ces préparations.
La substance active orthophosphate de fer est le plus souvent utilisée pour combattre les limaces (par exemple Ferramol de Neudorff). L’orthophosphate de fer est naturellement aussi présent dans le sol dans des concentrations plus faibles, c’est pourquoi il est inoffensif pour l’environnement et possède même l’autorisation pour l’agriculture biologique. Il est totalement sans danger pour les animaux domestiques, les hérissons ou les oiseaux. La préparation résiste bien à la pluie et entraîne des modifications cellulaires dans l’intestin des limaces. De ce fait, elles arrêtent de manger, elles se cachent dans le sol et meurent. Il n’y a toutefois pas de bave, ce qui complique le contrôle de la réussite. Important : Rajouter du produit tôt et en quantité suffisante, car l’orthophosphate n’agit qu’à des doses relativement élevées. Une limace adulte doit manger au moins 20 grains.
«Ferramol est le seul produit bio, autorisé à long terme et la seule préparation anti-limaces dont l’utilisation est autorisée dans toutes les variétés de fruits et de légumes», expliquent les experts. Ceci est important, car les deux autres substances actives methiocarbe et métaldéhyde ne sont autorisées que pour les végétaux décrits sur l’emballage respectif.