Collemboles
Les collemboles sont présents sur de nombreuses plantes d’intérieur et en pot. Certes, les petits animaux ne sont pas nuisibles, mais s’ils surviennent en masse, leur présence devient désagréable. Voici comment vous débarrasser des petits animaux rampants.
Les collemboles (Collembola), comme les crabes, les araignées et les insectes, font partie des arthropodes (Arthropoda). On en connaît environ 9000 espèces différentes dans le monde. Les collemboles sont considérés comme les hexapodes les plus fréquents et, après les acariens, sont le plus important groupe animal vivant dans le sol.
Les mandibules des collemboles se trouvent dans une poche buccale et n’apparaissent que lors de l’utilisation. Comme elles ne sont pas visibles sinon extérieurement, les animaux font partie des entognathes (Entognatha). Selon l’espèce, les collemboles se nourrissent en mâchant et en mordant ou en piquant et en aspirant. Avec leurs mandibules, ils désagrègent les substances organiques mortes et les champignons. C’est pourquoi, les collemboles comptent parmi les principaux transformateurs de l’écosystème du sol.
Seuls très peu de collemboles utilisent un système de trachées pour respirer comme c’est typique pour les insectes. A la place, les animaux respirent principalement par leur cuticule très fine. Les collemboles vivent généralement entre 6 et 12 mois. Pendant ce laps de temps, la plupart des espèces muent jusqu’à 40 fois. Après environ 5 à 8 mues, les collemboles atteignent la maturité sexuelle. En fonction de l’âge et de l’état général, la femelle pond quelques centaines d’œufs dans sa vie. Cela se produit en une seule fois ou sous forme de plusieurs pontes.
Tous les collemboles possèdent un tube ventral (collophore) situé derrière les pattes. Il joue vraisemblablement un rôle important pour l’équilibre hydrique et électrolytique des petits animaux. A l’aide du tube ventral, les collemboles peuvent bien se fixer et se déplacer sur des surfaces lisses. C’est pourquoi le nom scientifique collembola est composé du mot grec kolla pour «colle» et embolon pour «cale, tenon».
Les plus anciens fossiles connus de collemboles ont environ 400 millions d’années. Les collemboles font ainsi partie des animaux terrestres les plus anciens. De nos jours, on trouve les collemboles dans le monde entier dans les habitats les plus divers.
- Poser les plantes d’intérieur ou en pot dans un grand récipient, plonger la motte de racines 30 minutes sous l’eau et vider l’eau avec les collemboles.
- Laisser le terreau sécher entièrement avant utilisation.
- Garder volontairement au sec les succulentes et autres plantes supportant la sécheresse.
- Répartir des acariens prédateurs sur le terreau des plantes infestées
- Vérifier régulièrement l’absence de pourriture sur les plantes en pots.
Avec un corps d’environ 5 millimètres, les collemboles sont de véritables nains. Les collemboles vivant en surface (édaphiques) sont de couleur sombre et fortement velus. Les espèces vivant dans le sol (eudaphiques) se distinguent par contre par leur pigmentation blanche. De cette façon, les petits animaux se camouflent dans la terre. Les espèces souterraines se différencient facilement des collemboles aériennes par leur constitution compacte et leurs antennes courtes.
La fourche (furca) est un appendice abdominal sauteur. Au repos, elle est repliée sous l’abdomen. En cas de stimulation - par exemple en cas de contact avec les animaux - ils s’enfuient en sautant. De cette façon, les collemboles tentent d’échapper à un danger possible. Les sauts sont longs, mais sans direction identifiable. Les espèces vivant dans le sol ne possèdent pas de fourche la plupart du temps car elle n’est presque pas utile sous terre. A la place, ces espèces projettent une sécrétion en cas de danger qui a un effet dissuasif sur les prédateurs.
Les collemboles préfèrent les habitats à l’humidité de l’air élevée. On les trouve dans les 20 centimètres supérieurs des couches d’humus des sols humides. Les animaux colonisent aussi les matières végétales en décomposition, les écorces d’arbres, les surfaces d’eau, les rives côtières et les dunes de sable. Certaines espèces de collemboles spécialisées vivent même dans les surfaces enneigées des hautes montagnes. Gelées, elles peuvent survivre plusieurs années.
Les mottes des plantes d’intérieur sont un des habitats préférés où les collemboles sont moins bienvenus. La popularité de ce foyer a valu son nom au collembole des pots de fleurs (Folsomia candida). Les collemboles parviennent dans les pots souvent par le terreau des jardineries ou le compost mélangé soi-même. Ou bien les animaux colonisent les pots lorsque ceux-ci sont à l’extérieur. Le substrat riche en humus et presque toujours humide des plantes d’intérieur et en pots offrent des conditions optimales aux collemboles.
Les collemboles sont toujours présents en grand nombre. Le nombre de collemboles qui s’installent à un endroit dépend de différents facteurs. Lumière, humidité, forme d’humus, pH du sol et nourriture jouent un rôle. Le problème: les collemboles ne se répartissent pas uniformément dans le sol, mais s’agglutinent là où ils trouvent des conditions optimales. Dans de tels endroits, les collemboles peuvent alors se multiplier très fortement en peu de temps. Le risque d’une multiplication massive de collemboles est très grand surtout les chaudes journées d’hiver ou au printemps. Jusqu’à 400 000 collemboles peuvent vivre dans un mètre carré de sol humifère!
La plupart des espèces de collemboles sont omnivores et se nourrissent de substances organiques décomposées, d’excréments ou de carcasses d’animaux morts. Outre ces «mangeurs de détritus», il existe aussi des collemboles spécialisés qui préfèrent les algues, champignons, pollens ou micro-organismes. Certaines espèces peuvent même absorber des métaux lourds du sol et les rendre inoffensifs.
En décomposant les matières mortes, les collemboles produisent de l’humus. C’est pourquoi, les animaux sont des acteurs importants du maintien de la fertilité du sol, ils favorisent ainsi la croissance des végétaux. Pour cette raison, certaines espèces de collembole sont des auxiliaires importants en agriculture et dans le tas de compost. De plus, en mangeant les mycelliums fongiques, les collemboles diminuent le risque d’attaque fongique des graines et des jeunes plants. Ainsi les petits animaux contribuent même à la protection des plantes.
Les collemboles ne deviennent nuisibles que lorsque des conditions de vie trop bonnes entraînent une multiplication massive. Cela se produit par exemple en cas de fertilisation organique forte: l’offre en nourriture augmente et la multiplication des animaux explose. Les innombrables bouches affamées ne mangent alors plus seulement les déchets organiques, mais s’attaquent aussi au tissu végétal vivant. La puce de luzerne par exemple (Sminthurus viridis) est une espèce connue de collembole présente comme parasite dans l’agriculture. Cette espèce racle le tissu des parties de plantes. Des agents pathogènes peuvent pénétrer dans les plantes par les plaies causées.
Comme les collemboles ne sont en fait pas des nuisibles, il n’est pas nécessaire de les combattre en cas d’infestation minime. Il en va autrement si les collemboles s’abattent sur vos plantes en pots ou se répartissent sur plusieurs plantes. Dans un tel cas, il existe différents méthodes de lutte biologique. Evitez d’utiliser des appâts empoisonnés ou des insecticides. Ils sont chers et nuisent inutilement à l’environnement.
Lutter contre les collemboles avec de l’eau
Les collemboles s’éliminent des mottes le plus facilement avec de l’eau. Pour cela, placez les plantes d’intérieur ou en pot concernées dans un grand récipient et inondez-le avec de l’eau. La motte de racines doit être totalement immergée. Après environ 30 minutes, les collemboles flottent et se ramassent à la surface de l’eau. Vous pouvez alors facilement vider l’eau avec les animaux. Laissez ensuite la plante bien égoutter et n’arrosez que lorsque la terre est nettement sèche.
Maintenir volontairement les plantes au sec
Une autre possibilité de réduire le nombre des collemboles consiste à maintenir volontairement les plantes infestées sèches. Les collemboles aiment beaucoup l’humidité. Mais assécher l’habitat des hexapodes n’est conseillé que pour les succulentes et autres plantes en pot qui s’accommodent de la sécheresse. Sinon, vous nuisez plus à la plante que les trouble-fêtes.
Assécher le terreau avant utilisation
Pour éviter d’introduire des collemboles dans les pots, vous pouvez étaler le compost sur un film avant utilisation et bien le laisser sécher. Les collemboles émigrent volontairement parce que l’environnement leur devient désagréable.
Utilisation d’acariens prédateurs
Les acariens prédateurs aident à décimer la population de collemboles de manière naturelle. Hypoaspis miles ou Hypoaspis aculeifer par exemple sont parfaits pour cela. Ces insectes utiles peuvent être utilisés en cas d’infestation grave mais aussi en prévention. Les acariens prédateurs sont généralement fournis en mélange prêt à utiliser et se répandent simplement sur le terreau des plantes concernées.
Contrôle régulier
Vérifiez régulièrement l’absence de collemboles dans vos plantes d’intérieur et en pots. Comme les animaux se nourrissent de préférence de matières mortes et pourries, les collemboles peuvent aussi être un indice de parties de plante malades. Eliminez les endroits pourris et, le cas échéant, remplacez l’ancien substrat par du terreau frais. Rempoter régulièrement et éviter l’eau stagnante prévient les infestations de collemboles.