Tailler les rosiers
Si vous taillez vos rosiers chaque printemps au moment de la floraison des forsythias, ces élégants buissons fleuris resteront vigoureux, compacts et florifères. Dans ce guide, nous vous expliquons les principes de la taille de toutes les catégories importantes de rosiers.
Que vos plantes soient des rosiers de bordure, des rosiers grimpants ou arbustifs: Il faut tailler tous rosiers au printemps selon les règles de l’art pour pouvoir profiter en été de nombreuses fleurs et pour maintenir les plantes en bonne santé. Ce que vous devez faire exactement, dépend de la catégorie de rosiers concernée: Les rosiers de bordure seront taillés différemment des rosiers arbustifs à forte croissance, et les variétés remontantes à leur tout différemment des variétés de roses à floraison unique.
- Le moment optimal pour la taille printanière des rosiers se présente quand les forsythias sont en fleurs. Supprimez d’abord toutes les tiges mortes, malades et abimées.
- La coupe doit se faire environ cinq millimètres au-dessus d’un bourgeon, et précisément légèrement en oblique vers le haut.
- Tous les rosiers de culture et de bordure à floraison unique seront rabattus à 15 à 20 centimètres.
- Les rosiers arbustifs seront taillés moins sévèrement que les rosiers de bordure. Les variétés modernes sont généralement si promptes à fleurir et à grandir qu’elles peuvent tout à fait se passer d’une taille au printemps. Les rosiers arbustifs ne seront taillés qu’en été.
- Pour les rosiers grimpants à floraison unique, il est également recommandé de tailler en été. Les rosiers grimpants remontants fleurissent aussi bien sur le bois de l’année que sur le vieux bois et seront raccourcis au maximum d’un tiers de leur hauteur totale.
A partir de la mi-mars, il est temps de tailler les rosiers au jardin. On ne peut pas fixer de date précise car le moment voulu peut subir un décalage allant jusqu’à 14 jours selon les régions. Alors qu’en mars dans les régions alpines, c’est encore le plein hiver, dans les climats côtiers plus doux, les rosiers commencent à bourgeonner. En altitude, de fortes gelées sont encore possibles alors que dans les régions viticoles douces ou dans les plaines alluviales tempérées, il est grand temps de rabattre les pousses. Il est préférable de s'orienter en fonction du calendrier de la nature: Dès que les forsythias fleurissent, vous pouvez tailler vos rosiers sans hésitation. Même si vos rosiers ont déjà développé de nouvelles tiges courtes portant des feuilles vertes, il est encore possible de les raccourcir sans soucis.
Au fil des années, les rosiers perdent en puissance de floraison et en vitalité: ils vieillissent, comme disent les spécialistes. Une taille de printemps a alors le même effet qu’une cure de rajeunissement. Du fait de la taille des rosiers, les yeux sont forcés de bourgeonner avec plus d’énergie. Plus la taille est sévère, plus le rosier pousse vigoureusement. En outre, la taille éclaircit la couronne. Les plantes reçoivent plus de lumière et les feuilles sèchent plus rapidement après les averses. Un pied «dégagé» facilite les premières mesures de soins car on arrive mieux à fertiliser et à désherber. La taille réduit par ailleurs la vulnérabilité aux mycoses comme la fumagine étoilée. Mais attention: C’est la catégorie de rosiers qui déterminera dans quelle mesure les pieds doivent être rabattus radicalement et régulièrement. Toutefois, on retiendra ceci: Les rosiers supportent extrêmement bien d’être taillés, vous ne pouvez donc pas faire beaucoup d’erreurs! Les propriétaires expérimentés de rosiers constatent régulièrement que leurs rosiers fleurissent particulièrement abondamment après des hivers rudes bien que de nombreuses tiges aient gelé et que les pieds aient donc dû être rabattus jusqu’au vieux bois.
Un bon sécateur bien aiguisé est l’outil le plus important. Ne lésinez pas sur la qualité: Un modèle de qualité supérieure coûte environ 50 euros. Pour travailler efficacement, le sécateur doit bien tenir dans la main. Il existe également des modèles pour dames et des ciseaux à roses pour les gauchers. Veillez à ce que la lame soit toujours bien affûtée. Si on écrase les tiges ou si on les déchire au lieu de les couper, on crée de larges portes d’entrée pour les maladies. Fondamentalement, il existe pour les sécateurs deux systèmes de coupe différents: les sécateurs dits à enclume et les sécateurs à bypass. Pour la taille des rosiers, les modèles à bypass sont le meilleur choix car ils n’écrasent pas les tiges sur une aussi grande largeur lors de la coupe. Après la taille, il faut nettoyer les lames. La méthode la plus facile pour les lames à revêtement anti-adhésif est d’utiliser un spray de produit nettoyant pour vitres et un chiffon. Pour les tiges plus épaisses, par exemple sur les rosiers arbustifs ou les rosiers grimpants, il faut utiliser un outil plus puissant. On peut alors se servir d’un élagueur: L’effet de levier des longs manches permet aussi de couper facilement des branches épaisses.
Placez toujours le sécateur de manière à ce que la coupe se fasse environ à cinq millimètres au-dessus d’un bourgeon ou d’une nouvelle tige, en direction de la tige ou du bourgeon, et légèrement en oblique vers le haut. La plaie doit cependant être aussi petite que possible. Coupez donc plutôt un peu trop droit que trop en oblique. La coupe doit en outre être placée de manière à ce que le bourgeon supérieur soit tourné vers l’extérieur.
Avant de commencer, vous devez absolument connaître quelques principes sur la taille et la pousse: Supprimez d’abord toutes les tiges mortes, gelées et abimées jusqu’au bois sain avant de commencer la taille proprement dite. En supprimant les tiges mortes, blessées ou malades et leurs feuilles, vous retirez aux maladies végétales leur milieu nutritif. Après l’hiver, on voit quels endroits ont été endommagés par le gel. Coupez toutes les tiges marron. Cherchez sur les feuilles restantes des traces éventuelles de mycoses. Elles peuvent provoquer une nouvelle infection et il faut donc les retirer soigneusement du massif de rosiers.
Par principe, les tiges robustes ne doivent pas être coupées trop sévèrement de manière à obliger le rosier à répartir son énergie sur de nombreux bourgeons . Le rosier produit alors un grand nombre de pousses nouvelles mais nettement plus courtes et plus fragiles . Vous couperez sévèrement les pousses plus fragiles de façon à ce que le rosier concentre son énergie dans peu de bourgeons . Il produira alors des pousses certes moins nombreuses mais plus longues et plus épaisses . Si la taille est supposée stimuler la formation de fleurs, il faut savoir que la formation la plus forte de fleurs a lieu selon la catégorie de rosier sur le bois d’un ou deux ans, donc sur des tiges qui ont poussé au cours des deux années précédentes. Taillez votre rosier de manière à ce qu’il produise le plus grand nombre possible de ramifications robustes de deuxième ou troisième rang (pour la hiérarchie des tiges secondaires, à voir le dessin).
Il est important de savoir à quelle catégorie et à quel type de croissance appartient un rosier car il y a des principes spécifiques de taille pour les différentes catégories de rosiers.
Dans l’idéal, un rosier de bordure doit former de nombreuses tiges avec de nombreuses fleurs. Mais il ne doit toutefois pas avoir de trop longues tiges, sinon le buisson s’étale et perd son caractère compact.
Rabattez les variétés de rosiers de bordures à faible croissance assez sévèrement pour ne garder que trois à cinq tiges de l’année précédente portant chacune trois yeux. Les rosiers de bordure à forte croissance seront rabattus à trois à cinq tiges portant chacune cinq bourgeons.
En taillant des rosiers de culture, on veut stimuler si possible la formation de tiges florales longues et droites; trop de ramifications ne sont pas souhaitables. Pour ce faire, rabattez toutes les tiges un peu épaisses du rosier de culture à cinq yeux et toutes les tiges plus minces à trois yeux. Pour une variété à faible croissance, on conservera alors trois à quatre tiges épaisses saines, toutes les autres seront supprimées à la base. Pour une variété à forte croissance, conservez cinq à six tiges.
Conseil: Aussi bien pour les rosiers de bordure que pour les rosiers de cultures un peu âgés, on coupe toujours une tige de plusieurs années jusqu’à la base au sol. De cette manière, le rajeunissement sera stimulé par de nouvelles pousses à partir de la base. Moins un rosier de culture ou de bordure remontant aura de bourgeons de pousse, plus il pourra injecter d’énergie dans chacun d’entre eux. C’est pourquoi on supprimera aussi toutes les pousses et les ramifications qui sont plus minces qu’un crayon, sauf pour les rosiers nains ou les rosiers couvre-sol qui ont par nature des tiges minces.
Dans le groupe des rosiers arbustifs remontants, on trouve aussi bien les variétés modernes que quelques variétés remontantes des rosiers dits historiques. Selon les variétés, la plupart des rosiers arbustifs généralement à pousse retombante atteignent une hauteur de 120 à 300 centimètres. Les rosiers arbustifs doivent d’abord former une structure solide à partir des tiges de premier et deuxième rang qui porteront ensuite les pousses annuelles avec les fleurs. C’est pourquoi pour les rosiers arbustifs modernes, les tiges longues de premier rang (ce sont les tiges qui se sont formées l’année précédente) ne seront réduites que d’un tiers de leur hauteur.
Rabattez toutes les autres ramifications de deuxième et troisième rang à trois à cinq yeux. C’est sur eux que se formeront ensuite la plupart des tiges florales. Choisissez ensuite les trois à cinq meilleures tiges principales destinées à former la couronne du rosier. Supprimez les tiges faibles et vieillies à la base. Les rosiers historiques ont pour leur part des pousses souvent plus fines, on conserve alors plus de tiges pour que les plus âgées puissent soutenir les plus jeunes.
La taille des rosiers arbustifs à floraison unique constituent une exception. La plupart des variétés de rosiers historiques et presque tous les rosiers sauvages appartiennent à cette catégorie. Comme ils fleurissent sur des tiges de plusieurs années, il faut renoncer à une taille de printemps sévère. Ne supprimez au printemps que les tiges mortes et repoussez pour les catégories et variétés à floraison précoce les opérations de taille également jusqu’aux mois d’été après la floraison.
Mais à partir de la cinquième année de plantation, coupez au printemps toujours la tige la plus ancienne et la plus grosse à hauteur du sol. On reconnait le vieux bois à ce que la couleur de l’écorce est passée du vert à un marron jaunâtre et a formé une écorce légère. Si vous coupez chaque année deux branches âgées robustes juste au-dessus du sol, l’arbuste pourra former de nouvelles tiges basales. Ce rajeunissement permanent peut aussi se faire déjà nettement avant la floraison des forsythias, à peu près dès la mi-février.
Les petits rosiers arbustifs dont font aussi partie les rosiers couvre-sol sont plantés au jardin et aussi dans des lieux publics généralement en grands groupes ou pour végétaliser une surface. Ils sont d’un entretien facile et la taille se réduit dans leur cas au minimum.
Vous devrez éclaircir ces plantes tous les trois à quatre ans au printemps avant le débourrement en supprimant quelques tiges vieillies. Pour permettre une pousse bien touffue, raccourcissez en outre à chaque printemps toutes les tiges de l’année précédente d’un tiers jusqu’à la moitié. Le plus rapide est d’utiliser un taille-haie car une taille précise «à l’oeil» n’est pas nécessaire pour ces plantes qui demandent peu d’entretien.
Lors de la taille des rosiers grimpants, supprimez toutes les tiges qui ne se laissent pas guider, c’est-à-dire toutes les tiges qui poussent dans la mauvaise direction. Ensuite, rabattez sur le rosier grimpant toutes les ramifications de deuxième rang ou plus le long de la tige principale à trois à cinq yeux (taille à cots). Si une longue tige robuste s’est développée l’été dernier à partir du pied, vous pouvez en échange supprimer une tige plus ancienne à la base. L’idéal est une proportion équilibrée de bois jeune (un à deux ans) et de vieux bois (plusieurs années). Les nouvelles tiges de l’année précédente forment de nombreuses fleurs notamment si elles sont attachées au support à dans un angle aussi plat que possible, à savoir en diagonale ou presque à l’horizontale.
Supprimez d’abord, aussi sur les rosiers grimpants à floraison unique, toutes les parties abimées et mortes aussi près que possible de la base. A partir de la troisième année de plantation, vous devrez aussi supprimer une tige de premier rang s’il y a suffisamment de pousses de premier rang.
Supprimez aussi sur les rosiers grimpants les pousses les plus faibles. Sur les tiges de deux à trois ans, rabattez à trois yeux les ramifications qui ont déjà porté des fleurs l’année précédente ou qui se sont formées en plein été. Attention: Pour les rosiers grimpants, il ne faut jamais supprimer complètement les pousses longues, sinon le type de croissance original peut s’écrouler.
Les rosiers cultivés sur une tige qu’on appelle des rosiers-tige sont traités en principe comme les rosiers de bordure. A titre de référence, on raccourcit la couronne à un tiers de sa hauteur naturelle. Cela permet d’obtenir une structure ouverte qui laisse mieux passer la lumière. Ne coupez pas toutes les tiges à la même hauteur ou de façon sphérique. L’effet obtenu ultérieurement ne serait pas naturel. Comme pour les rosiers de bordures remontants, il ne faut pas conserver trop de tiges. Sinon le rosier s’enchevêtre légèrement et ne forme que des tiges nouvelles courtes avec des fleurs fragiles. C’est différent pour les rosiers dits pleureurs: Pour les obtenir, on greffe en général des rosiers grimpants sur les petits troncs. On n’éclaircit ces plantes que légèrement si besoin en supprimant des vieilles tiges et en raccourcissant de très longues tiges. Si les rosiers grimpants greffés sont des variétés à floraison unique, on ne rabattra les tiges qu’après la floraison.
Sur les rosiers de culture, de bordure et nains, vous reconnaitrez un drageon facilement au fait qu’il présente plus de cinq folioles. C’est plus difficile pour les autres catégories de rosiers . Seuls des yeux expérimentés différencient le débourrage des rosiers historiques des drageons. De même les rosiers-liane forment la première année de longues pousses vertes, sans feuilles, identiques à s’y méprendre.
Pour être sur(e) de ne pas vous tromper, dégagez le porte-greffe: Si la tige sort au-dessous du pied souvent fortement épaissi de l’arbuste, il s’agit d’un drageon . Ne coupez pas ces pousses simplement à la base, mais détachez-les du rosier en les arrachant d’un coup sec. Pour ne pas trop endommager l’écorce, entaillez-la auparavant à l’horizontale sous la base de la pousse. Cette technique présente l’avantage de retirer aussi le bourgeon en même temps. Sinon, de nouveaux drageons ressortiraient à nouveau les années suivantes.
Dans les roseraies publiques, on essaie de faire en sorte que les opérations de taille demandent le moins de travail possible. On a donc eu l’Idée de rajeunir des rosiers grimpants à forte croissante et à longues tiges souples de la même manière que les ronces de mûriers. Quand la place le permet, les rosiers-lianes doivent de toute façon être taillés. Cependant, si on veut les renouveler au bout de quelques années, il faut les rabattre complètement au printemps: soit au ras du sol soit à 50 centimètres de longueur. Les restes de taille encombrants seront ensuite broyés.