Bien tailler un hibiscus
Les opérations de taille d’un hibiscus ne sont certes pas obligatoires mais ce buisson décoratif est plus florifère si vous rabattez les tiges des fleurs de l’année précédente en fin d’hiver.
Si vous taillez correctement votre hibiscus, il vous en sera reconnaissant en vous offrant une floraison abondante à l’été. Les rameaux supportent bien la taille et tolèrent même des coupes jusqu’au vieux bois, même s’il faut alors un peu plus de temps pour que ce buisson à croissante lente redevienne bien touffu. Le choix de la méthode de taille que vous utiliserez dépendra de l’âge de l’hibiscus et de la forme du port dans laquelle il a été cultivé. Vous trouverez plus loin des indications et des conseils pratiques.
Conseil: La mauve-buisson ou hibiscus des jardins (Hibiscus syriacus) est le seul buisson fleuri de la famille des hibiscus qui résiste aux hivers sous nos latitudes. Il faut certes protéger les jeunes plantes des effets trop forts du gel avec une couche de mulch pendant le premier hiver suivant la plantation, mais pour les plantes plus âgées, il n’y a plus à craindre de dégâts par le gel. Il faut toutefois attribuer à l’hibiscus un emplacement ensoleillé et chaud avec un micro-climat favorable pour lui permettre de bien se développer et de fleurir abondamment. Ce buisson ornemental doit surtout être protégé du vent d’Est froid.
Un hibiscus doit être taillé régulièrement pour rester florifère, beau et en bonne santé. On commence dès la plantation avec une taille de formation, par la suite on procèdera à des coupes destinées à conserver la couronne, à éclaircir et à rajeunir. La plupart des opérations de taille se feront en fin d’hiver ou encore au printemps.
Les jeunes plants d’hibiscus reçoivent une taille de formation. Dès la plantation, retirez tous les rameaux fragiles et endommagés. Raccourcissez au sécateur les pousses restantes d’au moins la moitié (pour les jeunes plantes, il n’y en a généralement pas plus de deux ou trois) pour stimuler leur ramification. Les jeunes plantes doivent être sévèrement rabattues aussi pendant les années suivantes pour favoriser la ramification à la base.
En supprimant des branches à la base, la structure générale est plus aérée ce qui permet à de jeunes rameaux de pousser à partir du bas. Pour ces travaux de taille, utilisez de préférence un sécateur avec un angle d’ouverture étroit qui permet de mieux pénétrer à l’intérieur du buisson et de placer l’outil exactement sur point de taille. Les branches qui poussent vers l’intérieur doivent également être complètement supprimées pour apporter plus de lumière dans la couronne.
Pour les rameaux concurrents, posez le sécateur à la ramification en V et supprimez un des deux rameaux. Sinon, ils s'entraveraient mutuellement dans leur développement. Le rameau de devant pousse certes bien vers l’avant mais il est malheureusement desséché et doit donc être supprimé. Grattez auparavant l’écorce légèrement avec le sécateur pour vous assurer qu’il ne reste plus de matière vivante.
Coupez les rameaux longs et minces en laissant quelques bourgeons. En cas de fortes ramifications des extrémités avec de nombreuses pousses courtes de l’année, une taille allant jusqu’au vieux bois de deux ans est recommandée. Elles se forment lorsque le buisson n’a pas été taillé pendant plusieurs années. Il est important qu’au-dessous du point de taille, il y ait une jeune branche vers laquelle on peut dériver, ou, comme ici, un œil tourné vers l’extérieur. En rabattant, essayez de conserver la forme naturelle de la couronne de votre hibiscus en raccourcissant les branches du milieu moins sévèrement que les rameaux situés à l’extérieur de la couronne.
Jusqu’à la fin septembre, l’hibiscus ouvre continuellement de nouveaux boutons. L’année suivante, une légère coupe d’éclaircissement sera de nouveau nécessaire pour que la couronne ne devienne pas trop touffue du fait de la pousse de nouveaux rameaux et reste bien productive.
Si le développement de la couronne de votre hibiscus vous satisfait, ne supprimez plus par la suite que les rameaux fragiles et desséchés. Raccourcissez les rameaux florifères de l’année précédente en laissant quelques bourgeons. Toutefois, comme avec cette méthode, le buisson devient de plus en plus touffu avec les années, il faut aussi l’éclaircir de temps en temps en coupant une partie des rameaux florifères de l’année précédente. On enlève alors sur quelques ramifications à chaque fois un des deux rameaux de l’année précédente.
En cas de hautes tiges ou de petits troncs bien développés, vous pourrez laisser la couronne pousser librement les années suivantes ou procéder comme pour le saule têtard en rabattant chaque année vers février tous les rameaux de l’année précédente jusqu’à la structure solide de la branche en laissant quelques bourgeons.
Si le s’est développé d’un seul côté ou est devenu moins florifère après plusieurs années sans taille, une taille de rajeunissement sera utile. Rabattez alors simplement la structure à différentes hauteurs entre 30 à 50 centimètres au-dessus du sol. Dans les mois suivants, l’hibiscus produira des feuilles à différents endroits. Cette nouvelle pousse devra être fortement éclaircie en été, on ne laissera en place que les rameaux renouvelés et les ramifications nécessaires des vieux rameaux principaux. Il ne faut pas s’attendre à une floraison dans l’année qui suit une taille sévère de rajeunissement car le buisson essaie d’abord de rééquilibrer la perte de substance subie et se limite donc à la croissante végétative. Si l’été suivant la taille de rajeunissement est très sec, vous devrez faire un apport régulier d’eau à votre hibiscus, faut de quoi les rameaux de l’année resteront très courts.
Si vous voulez cultiver un hibiscus sur tige, il vous faudra beaucoup de patience car cette forme demande plusieurs années avant d’atteindre son développement complet. Lors de la taille, conservez non taillé seulement le rameau principal le plus fort et supprimez tous les autres. Les années suivantes, à partir de février, coupez à la base à leur tour toutes les ramifications latérales de la tige principale et laissez-la pousser sans y toucher jusqu’à ce qu’elle soit un peu plus longue que la hauteur de couronne souhaitée. La pointe sera alors coupée au début du printemps pour stimuler la pousse des bourgeons situés au-dessous. On formera ensuite la prolongation du tronc à partir du rameau latéral le plus élevé en l’attachant verticalement à un bambou mince. Les trois ou quatre autres tiges secondaires forment les branches principales de la couronne, ils seront raccourcis environ de moitié pour bien se ramifier.