15 conseils pour votre compost
Le compost apporte tous les nutriments végétaux essentiels dans une composition idéale, améliore le sol et maintient les plantes en bonne santé. Sa fabrication demande à peine plus de temps que celui que vous passeriez à acheter de l’engrais et du terreau.
Avec du compost, «l’or noir des jardiniers», vous pouvez améliorer nettement la productivité de votre jardin potager. Le compost ne se contente pas d’apporter des nutriments, il améliore aussi la structure du sol. Nous avons rassemblé pour vous 15 conseils au sujet du compost.
Si vous voulez créer un compost, vous devez choisir l’emplacement avec soin. Le meilleur endroit est sous un grand arbre car dans une ombre fraîche et humide, les déchets ne se dessèchent pas aussi rapidement qu’en plein soleil. L’aération est surtout liée au choix du bon conteneur: La plupart des modèles sont dotés de larges évents dans les parois latérales qui permettent au dioxyde de carbone produit pendant le processus de pourrissement de s'échapper et à l'oxygène frais d'entrer. Ne placez pas le composteur sur une surface pavée, même si cela semble être la solution apparemment la «plus propre». Le contact avec le sol est important pour permettre à l’humidité excessive de s’écouler et aux vers de terre ainsi qu’à d’autres «assistants de compostage» de pénétrer.
Les professionnels ne jurent que par le principe des trois compartiments: Dans le premier, on rassemble les déchets, c’est dans le deuxième que se déroule la première phase de décomposition, et dans le troisième les déchets se décomposent intégralement. Dès que le compost prêt est utilisé, on transvase le contenu du deuxième compartiment dans le troisième. Avec les déchets du premier compartiment, on constitue ensuite un nouveau tas dans le deuxième. Les composteurs en bois ou en métal galvanisé vendus de commerce ont généralement une contenance d’un mètre cube. Il n’est pas non plus nécessaire que les conteneurs de construction artisanale soient plus grands afin d’assurer une bonne aération de l’intérieur du tas.
Tonte de pelouse, résidus de récoltes, feuilles mortes, restes de cuisine végétaux non cuits: La liste des ingrédients est longue, et plus le mélange est diversifié, plus la décomposition est harmonieuse. Les déchets verts sont différents quant à leur structure et leurs composants: La taille d’arbustes par exemple est aérée, sèche et pauvre en azote, la tonte de pelouse en revanche est très dense, humide et riche en azote. Pour que l’ensemble se décompose de manière homogène, le principe est de faire alterner de minces couches de déchets présentant les mêmes caractéristiques ou au contraire de les mélanger immédiatement: les déchets humides avec les secs, les matériaux denses avec les matériaux aérés, les éléments pauvres en azote avec ceux qui en sont riches.
Ce n’est pas facile à mettre en pratique car il est rare de trouver les déchets complémentaires au même moment dans le jardin. Il est alors possible d’entreposer après du compost de la taille d’arbustes coupée en petits morceaux et de la mélanger petit à petit à la tonte de pelouse au moment voulu. Mais peut-on mettre tous les déchets du jardin dans le compost? Les mauvaises herbes qui forment des graines peuvent aussi être compostées, à la condition d’être arrachées avant la floraison! Laissez sécher sur place après l’arrachage les variétés à ramifications comme le chiendent ou la renoncule rampante, ou encore mieux, transformez-les avec des orties ou de la consoude en purin de plantes.
Les branches et les brindilles se décomposent encore plus rapidement si on les réduits en petits morceaux avant le compostage avec un broyeur de jardin. Peu de jardiniers savent cependant que le modèle de broyeur est aussi décisif pour la rapidité de décomposition du bois. Les broyeurs dits silencieux comme par exemple le Viking GE 135 L possèdent une lame à rotation lente. Elle comprime les branches contre une plaque de compression, écrase des petits morceaux et, à la différence du broyeur classique à lame, elle fait aussi éclater les fibres. Les micro-organismes vivant dans le compost peuvent ainsi pénétrer particulièrement profondément dans le bois et le décomposent rapidement.
Les feuilles, le bois et les restes d’arbustes sont composés majoritairement de carbone (C) et ne contiennent presque pas d’azote (N): les spécialistes parlent alors d’un «rapport C/N éloigné». Mais presque toutes les bactéries et les organismes unicellulaires ont besoin d’azote pour pouvoir se reproduire. Conséquence: Ces déchets ne se décomposeront que lentement dans le compost. Si vous voulez accélérer la décomposition, il faut stimuler l’activité des micro-organismes avec un accélérateur de compost. On le répand simplement sur les déchets et il contient, en dehors de guano, de la poudre de corne et d’autres fertilisants organiques, selon les fabricants souvent aussi du calcaire d’algues et de la poudre de roche.
Les écorces non traitées de citrons, d’oranges, de mandarines ou les peaux de bananes peuvent être compostées sans hésitation, mais en raison de leurs huiles essentielles naturelles, elles se décomposent plus lentement que les pelures de pommes ou de poires. Les fruits traités avec des fongicides chimiques (diphenyl, orthophénylphénol et thiabendazole) peuvent perturber l’activité des micro-organismes du compost, en particulier le ver rouge de compost qui prend la fuite. Mais en assez petites quantités, ils sont sans danger et ne laissent pas non plus de résidus détectables.
En culture bio-dynamique, on ajoute au matériau fraichement déposé des extraits spécifiquement élaborés à partir d’achillée, de camomille, d’orties, d’écorce de chêne, de pissenlit et de valériane. Rien qu’avec une petite quantité, ces herbes harmonisent le processus de décomposition et renforcent aussi indirectement la composition de l’humus du sol ainsi que la croissance et la résistance des plantes. Autrefois, on recommandait souvent d’ajouter de la chaux azotée pour décimer les graines de mauvaises herbes en cours de germination ou les agents pathogènes et pour augmenter la teneur en azote. Les jardiniers bio renoncent à utiliser ce complément nocif pour les micro-organismes et renforcent l’effet fertilisant en ajoutant du fumier de vache ou en humidifiant le compost avec du purin d’orties.
La bentonite est un mélange de différents minéraux argileux. On l’épand sur les sols sablonneux légers pour améliorer leur capacité de stockage d’eau et de sels nutritifs comme le calcium et le magnésium. L’effet de la bentonite est encore plus intense si on l’épand régulièrement sur le compost. Les minéraux argileux se lient avec les particules d’humus pour former ce qu’on appelle des complexes argilo-humiques. Ces derniers confèrent au sol une structure grumeleuse favorable, améliorent sa capacité de rétention d’eau et agissent contre le lessivage de certains sels nutritifs. Bref: Avec ce «compost spécial», les sols sablonneux deviennent nettement plus fertiles qu’avec de l’humus traditionnel.
Saviez-vous qu’un poignée de compost contient plus de micro-organismes qu’il n’existe d’êtres humains sur terre? Au cours de la phase initiale et de transformation, la température du tas de compost passe de 35 à 70 °C. Ce sont alors principalement des champignons et des bactéries qui entrent en action. Les cloportes, les acariens, les hannetons agricoles, les vers rouges de compost et d’autres insectes minuscules n’immigrent dans la phase initiale que quand le tas a refroidi (8ème à 12ème semaine). Dans le compost en cours de maturation, on découvre des larves de hannetons et des larves utiles de cétoine doré (reconnaissables à leur gros arrière-train), et par ailleurs, des herbes sauvages comme par exemple du mouron des oiseaux qui germent sur le tas ou sur ses bords. Les vers de terre n’arrivent que dans la dernière phase de maturation lorsque le compost s’est petit à petit transformé en terre.
Il faut absolument couvrir les composteurs ouverts car on empêche ainsi le tas de dessécher sur le dessus, de trop se refroidir en hiver ou d’être détrempé par la pluie ou la neige. Des nattes de paille ou de roseau conviennent bien, de même que du voile épais respirant pour compost dans lequel vous pouvez aussi envelopper intégralement le compost en cas de gel durable. Il ne faut couvrir le compost avec du film plastique que pendant une courte durée, par exemple lors de pluies particulièrement fortes, pour éviter le lessivage de trop d’éléments nutritifs. Inconvénient majeur: Les films plastiques ne laissent pas passer l’air. Les déchets qui se trouvent au-dessous ne reçoivent pas d’oxygène et commencent à pourrir. Par ailleurs, il ne faut pas laisser le compost se dessécher complètement car les micro-organismes préfèrent un environnement humide et chaud.
Selon la saison, il faut compter six à douze mois pour que les restes végétaux grossiers se soient transformés en un humus sombre. Le compost mûr a une agréable odeur de terre des bois. En dehors des coquilles d’œufs et de quelques petits morceaux de bois, on ne doit plus détecter d’éléments grossiers. En déplaçant et en retournant le compost plusieurs fois, on peut accélérer le processus. La décomposition peut alors être légèrement corrigée. Si le matériau est trop sec, on y ajoute des déchets végétaux frais ou on humidifie chaque couche nouvellement déposée avec un arrosoir. Si le tas pourrit ou dégage une odeur de moisi, des tailles de tiges d’arbustes, des feuilles ou des brindilles hachées allégeront et aéreront le matériau détrempé. On peut contrôler le stade de la décomposition avec un simple «test du cresson».
Quand vous préparez vos massifs de légumes ou votre planche de semis au printemps, vous devez auparavant tamiser le compost dont vous avez besoin: ce sera ensuite plus facile de former des lignes de semis régulières. Pour tamiser, le mieux est d’utiliser un tamis à compost à maillage pas trop serré (au moins 15 millimètres) que vous pouvez fabriquer vous- même et d’y jeter le compost avec un fourche. Les éléments grossiers glissent sur la surface en oblique et sont ensuite mélangés à nouveau lors de la formation d’un nouveau tas de compost.
Le meilleur moment pour utiliser le compost mûr est lors de la préparation des massifs au printemps. Vous pouvez également le répandre autour de toutes les plantes du jardin pendant la période de croissance et le griffer en surface. Les légumes gourmands en nutriments comme le chou, les tomates, les courgettes, le céleri et les pommes de terre recevront chaque année quatre à six litres de compost par mètre carré de massif. Les légumes ayant des besoins moyens comme le chou-rave, les oignons et les épinards auront besoin de deux à quatre litres. Cette quantité suffira aussi pour les arbustes fruitiers et les massifs de fleurs et de vivaces. Les légumes qui ont de faibles besoins comme les petits pois, les haricots et les herbes aromatiques ainsi que der gazon n’auront besoin que d’un à deux litres. En règle générale, les sols argileux ont besoin d’un peu moins de compost que les sols sablonneux. Au jardin potager, on apportera le compost au printemps après avoir allégé le sol et en le répartissant en surface au râteau. Les cultures permanentes comme les arbres fruitiers ou les arbustes à baies peuvent aussi être paillés avec du compost dès l’automne
Des études scientifiques ont démontré que les plantes dont les feuilles sont attaquées par des maladies fongiques comme le mildiou, la rouille ou la pourriture brune peuvent tout à fait être compostées. Des essais réalisés à partir d’extraits de compost permettent même de supposer que lors du compostage du matériau infesté, il se forme des antibiotiques qui ont un effet positif sur les plantes. Condition préalable: un bon processus de décomposition avec des températures initiales supérieures à 50 degrés Celsius. Des agents pathogènes de maladies racinaires présents dans le sol comme la hernie du chou survivent même dans le compost: il vaut mieux se débarrasser autrement des plantes infestées!
Le jus de compost est un engrais liquide naturel et économique qui agit rapidement. Pour l’obtenir mettez une pelletée de compost dans un seau d’eau, mélangez vigoureusement et épandez avec un arrosoir sans diluer après décantation. Pour obtenir une décoction de compost fortifiante pour les plantes, laissez reposer le mélange pendant deux semaines en le remuant bien tous les jours. Filtrez ensuite l’extrait au travers d’un tissu, diluez-le (1 dose de décoction pour 10 doses d’eau) et vaporisez-le au-dessus des plantes.