10 conseils sur le paillage
Une couche de paillis épaisse protège le sol, empêche les mauvaises herbes et fournit de la nourriture aux organismes vivants dans la terre. Connaître les propriétés des différentes matières permet de les utiliser de façon ciblée.
Couvrir le sol de feuilles ou de résidus de coupes broyés améliore la qualité du sol, protège les délicates radicelles des arbustes du soleil direct, étouffe les mauvaises herbes et augmente l’humidité du sol: 10 conseils pour un bon usage du paillage.
Les principales erreurs en paillage sont commises dans le choix de la matière, l’épaisseur de la couche à étendre et en omettant d’appliquer un engrais azoté lors de l’utilisation par exemple d’un paillis d’écorce. Vous paillez correctement lorsque:
- avant d’épandre le paillis d’écorce ou de bois haché, vous nourrissez le sol avec un engrais à base d’azote organique.
- vous laissez sécher la tonte de gazon et l’épandez en couche de 2 centimètres d’épaisseur maximum.
- vous répartissez du paillis d’écorce pour freiner la pousse des mauvaises herbes sur au moins 5 centimètres d’épaisseur dans les massifs où ne poussent pas de jeunes plantes herbacées.
Généralement, on entend par paillage une couverture du sol avec des matières organiques naturelles facilement dégradables. La couche plus ou moins épaisse selon la matière utilisée protège le sol des conditions météorologiques telles que le gel, le vent et la pluie, empêche l’eau stockée dans le sol de s’évaporer trop vite en été et régule les herbes sauvages indésirables. En pratique, cela signifie: il y a moins besoins d’arroser, de biner et de désherber. Et, comme sur le tas de compost, les matières sont peu à peu transformées en humus fertile par les organismes vivants. Le paillage est donc une opération importante pour la formation d’humus au jardin. Seuls ceux qui préfèrent recourir à un voile ou un film se privent de cet effet important.
Les avantages et inconvénients du tissu ou du voile en fibres synthétiques sombres sont équivalents. Dessous, le sol se réchauffe rapidement, reste humide longtemps et mêmes les surfaces envahies de mauvaises herbes peuvent être assainies. Toutefois, les premiers centimètres de la surface de la terre sont véritablement chauffés et l’aération est restreinte. Les films biodégradables en papier ou amidon de maïs se décomposent en quelques mois, ils ne sont donc recommandés que pour une utilisation à court terme, par exemple pour des carrés de concombres, potirons et autres espèces de légumes qui demandent une terre chaude mais en même temps assez humide.
Les déchets d’écorces proviennent de la sylviculture ou d’une scierie. Les produits en écorces de pin, sapin de Douglas ou épicéa grossièrement hachées étouffent le plus efficacement les mauvaises herbes en train de germer. Ils servent à pailler le massif de vivaces nouvellement aménagé, les allées et arbustes d’ornement. Pour une protection à long terme, une épaisseur de 7 à 10 centimètres est nécessaire. Conseil: pour une bonne qualité, consultez à l’achat le label de qualité RAL de la «Communauté de qualité des substrats pour végétaux». Il faut soigneusement éliminer au préalable les mauvaises herbes vivaces telles que l’herbe aux goutteux ou le chiendent, sinon elles ne tardent pas à repousser à travers la couche de paillis. Légumes et aromatiques ne supportent pas les produits à base d’écorce, pailler éventuellement aussi les roses avec de l’humus d’écorce fermenté!
Une couverture de paille grossièrement hachée est efficace surtout dans la culture de fraises. Les fruits restent propres et secs et sont moins victimes de pourriture grise ou de moisissures. Epandre la paille (de préférence d’agriculteurs bio) seulement une fois le sol réchauffé ou à la floraison principale. Un petit ballot (40 x 50 x 100 centimètres, 10 à 15 kilos) suffit pour une surface d’environ 100 m2.
Peu importe qu’il s’agisse de nattes de protection hivernale contre la glace et le gel ou pour empêcher le dessèchement des couches du sol supérieures par le vent et le soleil, la couverture respirante profite à tous les végétaux, en particulier les plantes à racines peu profondes comme les myrtilles et les airelles, les kiwis ou le sureau, mais aussi les plantes d’ornement comme le chèvrefeuille des jardins et le chèvrefeuille des haies. Les nattes de 3 à 5 centimètres d’épaisseur sont fabriquées à partir des couches superficielles de la noix de coco, du caoutchouc naturel organique sert de liant. Un sécateur suffit pour ajuster la largeur et la longueur ou pour découper les trous de plantation. Sinon, il existe des disques ronds déjà dotés de fentes qui se posent comme un col autour du tronc ou de la base de l’arbuste. Durée de vie des produits à base de coco: 2 à 3 ans, après, couper et composter les restes.
Déjà un simple broyeur de jardin permet régulièrement de valoriser le bois coupé. Le bois frais étant surtout composé de lignine, il se décompose très lentement. C’est pourquoi il s’utilise comme paillis durable sous les arbustes d’ornement. Important: Il ne faut surtout pas épandre en couche épaisse les matières broyées fines, comme les produisent la plupart des appareils pour jardinier amateur, sinon la circulation de l’air dans l’espace racinaire est trop fortement limitée et les arbres végètent!
Le compost mur peut s’utiliser pour couvrir les sillons de semis et les trous de plantation où il favorise de façon ciblée la germination des graines et l’enracinement des jeunes plants de légumes, d’arbres fruitiers et autres jeunes plantes. La couche de compost peut avoir facilement plusieurs centimètres pour améliorer la structure du sol lors de l’aménagement de nouvelles platebandes. En règle générale: pour couvrir un mètre carré d’un centimètre environ, remplissez un seau de 10 litres. 5 litres suffisent pour butter le point de greffe des rosiers fraîchement plantés.
Les tontes de gazon ou d’herbe fraîches sont abondantes en été. Les brins fournissent beaucoup d’azote. Comme la tonte de gazon est très humide, la couche se densifie en quelques jours (« formation de matelas »). Quand le temps est ensoleillé, la surface sèche et se couvre d’une croûte, la pourriture apparaît dessous. Il ne faut donc répartir le paillis frais qu’en très fine couche et le renouveler chaque semaine. Pour une couche épaisse, laissez flétrir la tonte quelques jours en l’aérant ou en la retournant plusieurs fois. Ne procédez à un nouvel épandage que lorsque la couche précédente est retombée.
Les matières des paillis végétaux fournissent au sol d’importants nutriments, la plupart du temps une fertilisation supplémentaire est superflue. En se décomposant, paille, paillis d’écorce et bois broyé suppriment toutefois l’azote du sol. Pour ne pas gêner la croissance des végétaux, incorporez avant l’épandage des copeaux de corne à la terre avec le râteau (40 à 80 g/m2). Conseil: au printemps, repoussez le paillis permanent, comme dans le massif de myrtilles ou de rhododendrons, faites un apport d’engrais spécial, acide, couvrez le sol à nouveau et complétez la couche de paillis si nécessaire.
Comme dans la nature, vous pouvez laisser les feuilles mortes sous les arbustes d’ornement et les arbres fruitiers, à condition qu’arbres et arbustes soient exempts de nuisibles, d’attaques de champignons ou autres maladies végétales facilement transmissibles! Les feuilles de chêne, noyer et châtaignier contiennent beaucoup d’acide tannique. Non mélangées, les feuilles préalablement broyées peuvent s’utiliser comme paillis pour plantes de terre de bruyère comme les azalées ou les hortensias. Pour d’autres plantes, il faut les broyer avant utilisation avec des déchets organiques comme du gazon ou des résidus de récolte.